Éditeur : Flammarion
Parution : 1991

Jamais, dans une guerre, il n’y aura eu autant de médias impliqués et jamais l’opinion publique n’aura eu à ce point l’impression de ne rien savoir. Jamais autant de journalistes sur le terrain et jamais autant de rumeurs et de désinformation. Jamais autant de direct, mais également jamais autant d’« images en boucle », cent fois revues, et de remplissage. Jamais autant d’informations donc, et jamais un tel sentiment mêlé de frustration et de saturation.

Tels sont les faits qui apparurent dès le début de la guerre : l’apparent triomphe de l’information aboutissait au résultat inverse, une défiance radicale à son égard. C’est face au désarroi créé par une telle situation que j’ai voulu comprendre comment les médias traitaient la guerre. C’est pourquoi dès le 24 janvier, en plein conflit, à un moment où personne ne savait qu’il serait si bref. J’ai décidé de faire cette recherche, essayé de comprendre comment l’Histoire pouvait se dire et s’écrire quand on y était immergé avant que la mémoire immédiate des événements ne disparaisse. Telles sont les raisons de ce travail. Il ne s’agit pas d’un pamphlet. Même si le ton en est parfois vif, mais d’une recherche pour tenter de comprendre, en situation de crise, le fonctionnement de l’information dans les médias, pièces maîtresses du fonctionnement des démocraties pluralistes.

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